Les plantes vivaces cultivées en Europe dans des jardins ornementaux ont eu une période de gloire de la fin du 19ème siècle à la première guerre mondiale. La preuve en est l’ouvrage publié régulièrement par  Vilmorin-Andrieux : ‘Les fleurs de pleine terre comprenant la description et la culture’, consultable sur le site Gallica.fr.

 

Les références citées sont plutôt des jardins sous climat parisien, des jardins de prestige, mais la lecture en est toujours intéressante et profitable. Et la gamme finalement assez complète même si tout le travail de sélection et hybridation fait par les pépiniéristes allemands, anglais et américains après 1950 auquel on est maintenant habitué n’y figurent évidemment pas.

Et les dessins sont parfois très beaux.

Deux exemples :

Melianthus major :

— Pimprenelle d’Afrique.
Cap. — Vivace et ligneux. — Tiges de 1 à 2 m,60, se développant en touffes. Feuilles très amples et d’une grande élégance ; elles sont fortement auriculées à la base, pennées avec impaire, dentées, glauques et gracieusement étalées, longues de 30 à 40 centimètres et plus, larges de 20 à 30 centimètres, exhalant, quand on les froisse, une odeur âcre particulière. Les fleurs, qui ne se développent qu’en serre sous le climat de Paris, sont irrégulières, rougeâtres, et disposées en grappes terminales compactes. Les graines ne mûrissent que dans le Midi.
Cette plante n’est pas rustique sous le climat de Paris, où elle ne passe l’hiver qu’étant abritée, et nous ne l’aurions pas comprise dans cet ouvrage, si, étant semée de bonne heure, en pots sur couche, elle n’arrivait dans l’année même à prendre un assez beau développement.
Culture. — On la multiplie le plus souvent de drageons ou de boutures provenant de vieux pieds conservés en orangerie, et que l’on fait au printemps sur couche tiède ; mais on peut aussi en semer les graines en pots sur couche ou en serre, de février à mars-avril ; on repique les plants en pots qu’on tient sur couche jusqu’à ce qu’on puisse les livrer à la pleine terre en mai. Il est bon, pour obtenir des plantes plus fortes, d’en rentrer chaque année des pieds dans l’orangerie, ou, ce qui vaut mieux, d’en conserver des jeunes pieds en pots d’une année sur l’autre en les abritant pendant l’hiver d’une cloche ou d’un châssis.

 

Le Meljanthus major est une des plus belles plantes pittoresques de haut ornement, et l’on peut dire aussi une des plus élégantes pour la décoration des pelouses, où l’on devra placer les pieds isolément ou groupés par 3 ou 5. On pourrait aussi en orner les grandes plates-bandes et en faire des corbeilles. Une terre meuble, saine, enrichie par des engrais, et le plein soleil, concourraient à en obtenir un très beau développement.

 

Phyla nodiflora (qui s’est appelé à un moment ‘Lippia’)

 

LIPPIE. — LIPPIA Lin.
Étymol. — Dédié à Aug. Lippi, botaniste voyageur, né à Paris en 1678, assassiné en 1703.
Fam. des Verbènacées.
Lippie blanchâtre. — L. canescens Kunlh.
Syn. lat. — Lippia repens Ilort., non Spreng.
Pérou. — Vivace. — Petite plante d’un vert plus ou moins blanchâtre, couverte de poils striguleux. Tiges radicantes, n’excédant pas 10 centimètres de hauteur. Feuilles opposées, oblongues-lancéolées, dentées dans leur moitié supérieure. Pédoncules floraux très nombreux, axillaires, filiformes, de 8 à 10 centimètres de longueur, terminés par une grappe arrondie de très petites fleurs d’un coloris lilas clair. Ces fleurs naissent à la base de bractées imbriquées, et chacune d’elles se compose: d’un calice bidenté, très petit, bicaréné ; d’une corolle à tube grêle, à limbe bilabié ; la lèvre supérieure bilobée et l’inférieure trifide ; les étamines, au nombre de 4, sont incluses et didynames ; style grêle.
Par son mode de végétation, par son peu de hauteur, et par sa rusticité qui lui permet de braver la chaleur et la sécheresse, cette plante peut être employée avec avantage pour la formation des bordures et des tapis, pour la décoration et la consolidation des talus, des tertres, des rocailles, etc. A Paris et plus au nord, elle souffre, durant l’hiver, des grands froids et de l’humidité ; mais plus au midi et même dans l’ouest de la France, il n’est nullement besoin de la garantir. Les fleurs commencent à s’épanouir en juin-juillet et se succèdent abondamment jusqu’aux premières gelées. Elle réussit à peu près en tous terrains pourvu qu’ils soient sains et bien exposés ; les pieds doivent êtreespacés d’environ 30 à 40 centimètres, en alternant, s’il s’agit de planter sur deux ou plusieurs rangs : les touffes ne tardent pas à se toucher.
Culture. — Cette plante se multiplie avec une facilité extrême, au printemps, en été ou en automne, de boutures de ses rameaux qui s’enracinent naturellement sur le sol.
Il sera prudent, sous le climat de Paris, d’en hiverner quelques pieds en pots sous châssis froid, pour le cas où les plantes laissées dehors viendraient à être détruites.
D’ailleurs les pieds renouvelés chaque année sont toujours plus vigoureux et plus florifères que ceux qui sont laissés en place.

 

 

 

 

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